L'évêque qui est à votre tête est votre serviteur. Que le Seigneur
nous donne donc, à l'aide de vos prières, d'être et de rester jusqu'à la
fin ce que vous voulez que nous soyons; qu'il nous aide à accomplir
ce qu'il a commandé.
Mais qui que nous soyons, ne placez pas en nous
votre espoir. Je me permets de vous dire ceci en évêque : je veux me
réjouir de vous et non m'enfler d'orgueil. Je parle maintenant au
peuple de Dieu au nom du Christ, je parle dans l'Église de Dieu, je
parle comme pauvre serviteur de Dieu : ne mettez pas votre espoir en
nous, ne mettez pas votre espoir dans les hommes. Sommes-nous bons ?
Nous sommes des serviteurs. Sommes-nous mauvais ? Nous restons des
serviteurs. Mais les bons, les fidèles serviteurs sont les vrais
serviteurs.
Quel est notre service ? Faites-y attention : si vous avez faim et que
vous ne veuillez pas être ingrats, remarquez de quel cellier nous tirons
les provisions ; mais dans quel plat est servi ce que tu es avide de
manger, cela ne te regarde pas. « Dans une grande maison, il n'y a pas
seulement de la vaisselle d'or et d'argent, il y a aussi de la vaisselle
d'argile » (2Tm 2,20).
Votre évêque ressemble-t-il à un plat
d'argent, un plat d'or, un plat d'argile ? Toi, regarde si ce plat
contient du pain, et de qui vient ce pain, et qui le donne pour qu'on te
le serve. Remarquez qui est celui de qui je parle, qui donne le pain
que l'on vous sert. C'est lui qui est le pain : « Je suis le pain
vivant, descendu du ciel » (Jn 6,51). Nous vous servons donc le Christ, à
la place du Christ, pour qu'il parvienne jusqu'à vous, pour que ce
soit lui le juge de notre ministère.
Source: https://levangileauquotidien.org
Saint Augustin (354-430)